Une exposition qui retrace bien la période des années folles
A l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, le musée Maillol organise une exposition particulièrement riche de l’œuvre de Foujita. Elle concerne la période allant de 1913 à 1931.L’exposition est organisée par thèmes (les paysages, les nus, les enfants…) et permet de se plonger dans l’univers des années folles grâce à de petits films judicieusement choisis. On retrouve l’ambiance de Montparnasse et de ses fêtes décadentes, des journées ensoleillées à Deauville appelé alors le 21ème arrondissement de Paris. Le krach boursier de 1929 mettra un terme à ces années d’insouciance.
Foujita : une vie incroyablement riche, une personnalité attachante
Foujita a vécu plusieurs vies en une. Sa première vie commence au Japon. Foujita (de son vrai nom Fujita) nait en 1886 à Tokyo. Il apprend le français dès son plus jeune âge. Il perd sa mère à l’âge de 4 ans, ce qui explique sans doute pourquoi il peindra des jeunes enfants avec la peau très blanche, le blanc étant la couleur du deuil au Japon.
Son père, médecin de l’armée impériale japonaise, accepte de l’inscrire à l’école des Beaux-Arts de Tokyo. En 1913 débute sa deuxième vie, celle à laquelle est consacrée l’exposition. Il arrive à Paris et s’insère très rapidement dans le milieu avant-gardiste des peintres de l’époque. Il installe son atelier à Montparnasse et se lie avec Picasso, Modigliani, Soutine, Derain, Matisse….. Dès le début, il connait le succès et la gloire et devient l’un des artistes les plus en vue et les mieux payés.
Il se dote d’un style caractéristique : coupe au bol, lunettes rondes, boucles d’oreille, vêtements qu’il confectionne lui-même. Derrière cette apparence de dandy aimant faire la fête, se cache un travailleur acharné. Foujita travaillait 12 à 15 heures par jour et personne n’avait le droit d’entrer dans son atelier à part ses chats.
Une œuvre d’une virtuosité exceptionnelle, marquée par son attachement à la fois à l’Orient et l’Occident
Foujita s’inspire de l’art étrusque, de la Renaissance italienne et de ses madones aux tons rouges et bleus sur fond doré, qu’il patine au galet. On observe dans ses œuvres des références évidentes à Michel-Ange mais aussi à Rodin.
Les femmes qu’il peint ont des caractéristiques communes : peau très blanche, long cou, yeux en amande, petite bouche, nez long et asymétrique comme chez Modigliani.
Cette période des années folles est caractérisée chez Foujita par une technique particulière, proche de la peinture sur ivoire. Son œuvre est toute en transparence, à tel point que ses huiles ressemblent à des aquarelles. Foujita utilise une technique japonaise, le sumi, une encre noire pour dessiner les contours.
Notre guide Sandra a réalisé une visite passionnante d’un bout à l’autre. Grâce à l’utilisation de la tablette permettant des agrandissements, elle a pu nous montrer la précision du trait et la richesse des détails de l’œuvre de Foujita. Sandra a également très bien retracé le milieu artistique des années folles et la personnalité de Foujita, artiste d’une grande générosité.
Et avec les beaux jours, il est bien agréable de prolonger le plaisir et de partager ses avis en faisant une pause au café-terrasse Maillol !
Hélène Lafougère, animatrice
#exposition #Paris « Foujita, peindre dans les années folles » jusqu’au 15 juillet 2018.
@museemaillol Musée Maillol, 61 rue de Grenelle 75007 Paris
Pour plus de détails sur nos sorties culturelles, rendez-vous sur le site de Talivera dans les sorties expositions Paris: https://talivera.fr/3-exposition-paris
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